Le cabinet noir de monsieur Fillon
5 avr. 17. Fillon, dans le contexte de la campagne pour les présidentielles, victime de multiples accusations autour de l’argent, brandit l’argument du complot et d’un « cabinet noir » sous le contrôle de Hollande.
Cela renvoie Nietsmar à divers « complots » historiques et connus : l’affaire Dreyfus, le maccarthisme, l’affaire des époux Rosenberg, les procès de Staline, etc.
L’affaire Dreyfus est peut-être l’exemple le plus simple d’un des cheminements qui mène à l’idée du complot. Il est accusé verbalement et à l’aide de documents d’être l’auteur d’un complot dirigé contre le France au profit des Allemands ; mais on sait qu’avec la bouche et des documents falsifiés on peut dire tout et le contraire de tout. La réalité est que ce sont précisément les accusateurs qui ont fomenté un vrai complot contre Dreyfus par antisémitisme. Ils savent donc ce que c’est, et ils ont donc coller à la peau de Dreyfus en lui attribuant ce qu’ils connaissaient parfaitement puisqu’ils en étaient les créateurs. « On ne prête qu’aux riches », on ne prête aux autres que ce qu’on a ; l’état-major de l’armée française, avec Esterhazy et Henry, ne pouvait attribuer à Dreyfus, que son propre fonctionnement, celui du complot. C’est lumineux !
Il est possible de reproduire ce schéma dans presque tous les faux complots de l’histoire : maccarthisme, les procès staliniens, les échafaudages antisémites sur le complot juif pour dominer le monde, et bien sûr, « le cabinet noir » de Fillon ; il n’est pas exclu que lorsqu’il était premier ministre, il n’ait pas fait usage lui-même « d’un cabinet noir ». ça fait penser aux renseignements établissant des dossiers sur tout gens importants pour s’en servir un jour éventuellement s’ils deviennent des adversaires.
