17 avril 13
C’est le titre d’une émission que j’ai vue il y a un ou deux jours. Les faits marquants, qui m’ont marqué moi, en tout cas, sont d’une part, un préfet qui répond toujours aux consignes de Vichy, mais toujours en protégeant les juifs ; selon Klarsfeld, il n’y eut aucune déportation de juifs à partir de la Corse, à l’exception d’un cas… accidentel ! D’autre part, un nombre considérable de corses ont caché et sauvé des juifs, mais n’ont pas ressenti le besoin d’en faire un fromage, c’est à dire de le proclamer sur les toits après la guerre, ni même de transmettre la chose au sein des amis et de la famille, comme si cette chose coulait de source !! Pour faire surgir ce passé à la surface, il a souvent fallu que les bénéficiaires ou leurs descendants aient décidé de se rappeler à leur mémoire et de leur témoigner leur reconnaissance.
Voilà ce que j’ai retenu globalement, au-delà des épisodes singuliers inévitables dans chaque histoire concrète.
Evidemment, ça interpelle. Comment cela se fait ? il y a-t-il une donnée culturelle qui rend ce comportement répandu non seulement possible, mais probable, compte tenu de sa fréquence ? Je le crois.
Dans ma vie d’homme né en 1933, dans laquelle la Corse n’occupe aucune place, hormis comme Ile de Beauté, idéale pour des vacances, tous les signaux en provenance de cette île ont été liée au désir d’indépendance de ses habitants. A l’origine d’attentats terroristes contre les symboles métropolitains, mais aussi de répression violente de la part de la Métropole. Je ne peux évaluer la partie de la population concernée, mais elle n’est sûrement négligeable…
Donc, voilà une population minoritaire (par rapport à la population française) objet de répression. Comme les juifs… Un corse, face à un opprimé, se sent naturellement solidaire. Quoi d’étonnant qu’un certain nombre d’entre eux aient agi comme des Justes, comme ils respiraient.
